Crime et châtiment - Tome I by Fiodor Dostoïevski

Crime et châtiment - Tome I by Fiodor Dostoïevski

Auteur:Fiodor Dostoïevski [Dostoïevski, Fiodor]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romans
Éditeur: Atramenta (www.atramenta.net)
Publié: 2011-09-14T16:00:00+00:00


- Non, mon ami, pas de mais. Je reconnais que les boucles d’oreilles trouvées entre les mains de Nikolaï peu d’instants après le crime constituent contre lui une charge sérieuse ; elle est cependant expliquée d’une façon fort plausible par ses déclarations et par conséquent discutable ; encore faut-il prendre en considération les faits qui sont en sa faveur, d’autant plus que ceux-ci sont hors de doute.

Qu’en penses-tu ? Étant donné le caractère de notre jurisprudence, les juges sont-ils capables de considérer un tel fait, établi uniquement sur une impossibilité psychologique, sur un état d’âme pour ainsi dire, comme un fait indiscutable et suffisant à détruire toutes les charges matérielles quelles qu’elles soient ? Non, ils ne l’admettront jamais, jamais, parce qu’ils ont trouvé l’écrin et que l’homme voulait se pendre, ce qui ne se serait jamais produit s’il ne s’était pas senti coupable. Voilà la question capitale ; voilà pourquoi je m’emporte ; tu comprends ?

- Oui, je le vois bien que tu t’emportes. Attends, j’ai oublié de te demander : qu’est-ce qui prouve que l’écrin renfermant les boucles d’oreilles a été pris chez la vieille ?

- Cela est prouvé, répondit Rasoumikhine de mauvaise grâce et en fronçant les sourcils. Koch a reconnu l’objet, il a désigné celui qui l’avait engagé et l’autre a prouvé que l’écrin lui appartenait.

- Tant pis. Encore une question : n’y a-t-il personne qui ait vu Nicolas pendant que Koch et Pestriakov montaient au quatrième et son alibi ne peut-il être établi ?

- Voilà justement le malheur ; c’est que personne ne l’a vu, répondit Rasoumikhine d’un air ennuyé. Koch et Pestriakov eux-mêmes n’ont pas aperçu les ouvriers en montant ; il est vrai qu’à présent leur témoignage ne signifierait pas grand-chose. « Nous avons vu, disent-ils, que l’appartement était ouvert et qu’on devait y travailler, mais nous n’y avons prêté aucune attention et ne saurions dire si les ouvriers s’y trouvaient à ce moment-là.»

- Hum ! Ainsi, toute la justification de Nikolaï repose sur les rires et les coups de poing qu’il échangeait avec son camarade... Mettons que ce soit une preuve importante en sa faveur, mais... Permets-moi maintenant encore une question : comment expliques-tu la trouvaille des boucles d’oreilles, si tu admets que l’accusé dit vrai en prétendant les avoir trouvées là où il dit ?

- Comment je l’explique ? Mais qu’ai-je à expliquer ? La chose est claire ! ou du moins la route à suivre pour arriver à la vérité est clairement indiquée, et par l’écrin précisément. Le vrai coupable a laissé tomber ces boucles d’oreilles. Il était en haut enfermé dans l’appartement, pendant que Koch et Pestriakov frappaient à la porte. Koch a fait la sottise de descendre, lui aussi ; alors l’assassin a bondi hors de l’appartement et est descendu à son tour, car il n’avait pas d’autre moyen de s’échapper. Dans l’escalier, il a dû, pour éviter Koch, Pestriakov et le concierge, se réfugier dans l’appartement vide, à l’instant où Nicolas et Dmitri le quittaient ; il



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